Le triangle dramatique

Soumis par Hayan Sidaoui le dim 12/05/2019 - 20:34

On aurait pu aussi l'appeler "le triangle de la mort" la zone située entre la partie ouest et sud de la province d'Idlib et la partie nord de celle de Hama.
"Triangle de la mort" pour les envahisseurs de plusieurs dizaines de nationalités différentes encadrés par des forces spéciales américaines, françaises, anglaises et turques, autant dire les quatre principaux membres de l'OTAN, mais c'est aussi "le triangle de la vie" pour les Syriens et à travers eux pour tous les levantins.
Triangle, dont l'épicentre est la ville d'Idlib, où nous y verrons bientôt, selon les observateurs militaires des deux camps, une libération retentissante complétant une série de victoires historiques de l'AAS et du Hezbollah, soutenus par les Iraniens et les Russes, Zabadani, Alep, les hauteurs d'Ersal, Palmyre, Deir Ezzor, Homos, le Golan côté syrien, Dera'a pour ne citer que ces zones hautement stratégiques.

Auparavant, un point sur le front politique, car sans manœuvres politiques préparant le terrain, toute bataille est perdue d'avance peu importe les forces qui s'y engagent.
La libération d'Alep en décembre 2016 a dans doute été le tournant décisif de la guerre de libération menée par le gouvernement syrien et ses alliés, victoire qui par son éclat, a poussé l'Occident sionisé, producteur-fournisseur et protecteur du terrorisme international, à faire tomber son masque joignant le crime au ridicule, en sollicitant à deux reprises et sans vergogne, la France en tête, le conseil de sécurité de l'ONU armé de projets de résolutions, dans une dernière tentative désespérée, afin de sauver les terroristes de DAESH et d'Al-Nosra encerclés dans la partie Est de la ville alors qu'ils affirmaient les combattre jusqu'à la dernière minute.
Pire, ou mieux, américains, anglais, turcs et français n'avaient plus d'autres choix que de reconnaître publiquement avoir des forces spéciales dans la ville, encerclés avec les terroristes pré-cités, les forçant à négocier avec le gouvernement syrien via les Russes.
L'ironie du sort fait que ce scénario est en passe de se répéter alors que la bataille pour la libération d'Idlib est lancée depuis avant-hier sur trois axes.

Une question de bon sens et de logique se pose, alors que les régimes occidentaux, relayés par leurs médias, entretiennent la rumeur d'un grand deal qui serait entériné par Poutine et Trump (http://www.hayansidaoui.net/grand-deal-petit-simulacre-palestine), pour quelle raison l'Occident sionisé serait obligé de saisir et ressaisir l'ONU, au risque de se trahir, encore une fois, auprès de son opinion publique alors qu'un deal serait déjà mis en place? Et surtout pourquoi Assad, via Poutine, accepterait un quelconque deal à ses dépens alors qu'il est en position de force et qu’il est craint plus que jamais par l'entité sioniste occupant la Palestine?
Je dis bien "Assad via Poutine", car si la Russie est l'allié indispensable de la Syrie et aussi son grand frère, seul Assad est décisionnaire de la suite à donner sur le terrain soutenu par tout un peuple et par une écrasante majorité de la population du croissant fertile allant de l'Irak jusqu'à la Palestine en passant par la Syrie et le Liban jouissant d'une popularité sans précédent depuis Nasser et les années soixante.

En réalité, la bataille pour la libération d'Idlib a été lancée par Assad et le Hezbollah libanais il y a plus d'un an déjà dans la foulée de la libération de Ghouta, puis le front fut relativement refroidi pour plusieurs raisons :
1- l'AAS et le Hezbollah qui ne sont que des petites armées sans grandes ressources humaines se devaient, pour des raisons évidentes, marquer un temps de récupération et de régénération suivant le conseil du grand frère Poutine surtout après les éprouvantes batailles de Ghoutta et de Deir Essor.
2- Poutine et son ministre des affaires étrangères nous ont habitué, depuis leur implication en Syrie en septembre 2015 à des brillantes manœuvres politiques et à une diplomatie de haute voltige compensant leur relative infériorité militaire face à l’OTAN en mettant à mal les diplomaties occidentales et leur fer de lance turc, à l’instar des héroïques combattants levantins qui ont mis a mal sur le front leurs terroristes accompagnés de leurs forces spéciales.
3- Il était bien plus judicieux et bien plus intelligent de la part d'Assad et de son gouvernement de prendre le temps de normaliser le statut des kurdes syriens comme citoyens à part entière, du moins dans leur grande majorité restés fidèles à la nation syrienne (http://www.hayansidaoui.net/orientalissimo), ce qui n'a pas manqué de porter ses fruits puisque le commandement des FDS, comme je l'avais annoncé dès l'été 2017, collabore désormais avec le gouvernement syrien et coordonne ses actions militaires avec l'AAS, isolant par la même occasion la minorité des kurdes syriens restés fidèles au couple OTAN-Israël.
À ce propos très tôt ce matin une explosion a démoli le QG américain à Rakka faisant des dizaines de morts parmi les officiers et soldats US et les quelques traîtres kurdes qui s'y trouvaient. Rakka et sa province étant, depuis l'ajustement de la position de l'aile loyale des FDS, en train de se libérer petit à petit par les kurdes loyalistes et des groupes locaux de résistants syriens soutenus par l'AAS où la présence des soldats de l'OTAN se réduit de jour en jour comme une peau de chagrin.

Donc après des mois de préparation, la bataille de la libération d'Idlib a bien été lancée il y a deux jours sur trois axes, de l'est du côté de la province d'Alep, du sud de côté de la province de Hama mais aussi et, c'est nouveau, de l'ouest du côté de la province de Lattaquié. Alors que l'offensive conjointe de l'AAS et du Hezbollah n'a pas atteint son apogée, une dizaine de villages situés sur la route d'Idlib, notamment la très stratégique forteresse médiévale d'Al-Madigue", ont déjà été libérés et plus d'une centaine de terroristes tués, blessés ou capturés malgré des tentatives de contre-offensives désespérées menées par des terroristes internationaux et encadrés par des officiers occidentaux.

D'autre part, une information importante est passée inaperçue la semaine dernière : les forces turques présentes à Idlib avaient commencé à quitter la ville en se dirigeant vers une ligne de défense fortifiée au nord de la ville sur la route de la frontière syrio-turque ce qui nous fournit une indication d'ordre militaire, qui a son importance, sur le moral de l'ensemble des troupes étrangères occupantes.

À défaut "de grand deal" il s'agit plutôt "d'une grande déprime" du sionisme international, à ce propos je rappelle la définition du "triangle dramatique" de Steve Karpmann : "un stratagème que nous jouons dans un mouvement tournant entre victime, persécuteur et sauveteur".
Je vous laisse distribuer les rôles sachant que la tournante n'aura pas lieu.

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