Viollet-Le-Duc : « Chercher la raison de toute forme car toute forme a sa raison d’être. »

Au-delà des causes plus que suspectes de l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris (voir mon article du 16 avril dernier http://www.hayansidaoui.net/l%27invraisemblable-vraisemblable-et-invers…), un débat de fond s'impose sur la suite à donner après la catastrophe en lieu et place du débat de forme qui s'installe et qui envahit la place publique aussi superficiel qu'insignifiant, où par pur mercantilisme et clientélisme politico-financier, l'art véritable est sacrifié sur l'autel de l'image racoleuse voulant enterrer un morceau d'Histoire qui n'est pas des moindres.

Peu importe l'idéologie ou la croyance de tout un chacun, à travers cet incendie mystérieux et « mystique », une question de fond se pose : Où se situent les contours d'une société donnée et quelle serait leur nature et surtout qui les détermine ? Sont-ils évolutifs, figés ou régressifs ?

La réponse au dit incendie amené par le régime en place est d'une ambigüité telle que nous avons la forte impression de sa volonté de mélanger pêle-mêle les trois alternatives.
La question ainsi posée englobe une multitude d'autres, je m'arrête à celles qui me paraissent fondamentales :
« Où se trouve la limite du pouvoir politique, celle du pouvoir religieux ou encore celle d'un simple individu lambda ? », « Quelle est la véritable place de l'Art en tant que tel dans les affaires publiques ? » et, « Doit-on sacrifier l'Histoire au profit d'un système politique donné ? ».

Je ne m'attarderai pas sur le long historique de la cathédrale Notre-Dame et sur ses étapes de construction et rénovations successives étalées sur plusieurs siècles, le net en offre suffisamment de références, ni sur les pertes réelles d'œuvres d'art majeures détruites par l'incendie que le régime en place s'évertue de minimiser tout en se vantant d'avoir sauvé la couronne d'épines en or massif, qui n'a rien d'une « relique sacrée », alors que Jésus ne l'avait jamais portée, cet objet n'est, à mon sens, qu'un objet de nature païenne qui engendre autour de lui une adoration et une pratique tout aussi païenne où j'ai du mal à y reconnaître une quelconque croyance pure où l'ostentatoire prime sur le message humaniste des origines du christianisme.
Si j'en parle c'est parce qu’à travers cet objet qui n'est précieux que par sa valeur marchande tout comme par sa symbolique travestie, il résume à lui seul, jusqu'à la caricature, la métamorphose de la croyance authentique en vitrine de signes extérieurs de richesse vides de sens !

Non, le régime franco-européano-sioniste n'a rien sauvé suite à l'incendie Notre-Dame sinon sa démagogie propagandiste au service de la politique abrutissante d'une large frange de la population où l'obscurantisme et les adorations cognitives de tout genre règnent en maîtres !

On ne brûle du bois que pour se réchauffer, pour cuisiner ou pour éliminer un ennemi sur un bûcher, or le régime en place, en associant les trois « feux » a réussi un triple coup : réchauffer un pouvoir en danger, cuisiner les crédules et brûler les véritables idéaux humanistes tout en brûlant l'Histoire et le devoir de mémoire qui lui est inhérent.

Cette politique démagogique préméditée sur le plan intérieur est parfaitement en cohérence et en phase avec la politique criminelle et crapuleuse sur le plan extérieur : « Nous nous battons ailleurs contre les mécréants sauvages pour vous et pour votre bien-être chers croyants car notre civilisation judéo-chrétienne est plus que jamais menacée! »
Menacée par qui ?! Par les « ennemis de la chrétienté ! » Or les véritables ennemis de la chrétienté sont ceux-là mêmes qui se posent en ses « protecteurs ! »

L'empressement invraisemblable du régime français en place de crier à l'accident dès la première minute est bien plus vicieux qu'il ne paraît superficiel, plus il est invraisemblable plus il incitera la population à chercher un coupable ailleurs, la démagogie s’affine et la propagande se perfectionne. Maintenant que les sceptiques et autres « complotistes » trouvent écho auprès d'une frange de l'opinion publique de moins en moins minoritaire, l'emploi de méthodes subliminales devient nécessaire, preuve en est, l'intervention du faucon sioniste et ultra-macroniste Habib Meyer qui s'est empressé à son tour de déclarer que l'incendie n'est pas dû à un accident tout en accusant un attentat qui serait l'œuvre d'un musulman. Meyer Habib serait-il devenu complotiste en une fraction de seconde ?!

Le subliminal consiste aussi à affirmer que l'État est au dessus de tout soupçon puisqu’il se démène pour réparer les dégâts tout en pleurant Notre-Dame soudainement adoubée et où les soi-disants laïcs crient en chœur leur douleur pour cette catastrophe qui touche LEUR civilisation judéo-chrétienne.
La résistance changeant de camp a-t-elle pour conséquence que le complotisme change aussi de camp à son tour ?

L'affirmation de Meyer Habib, « néo-compatissant avec les chrétiens », autrement subliminale, consiste à dire que les musulmans français n'appartiennent pas à la civilisation française exclusivement judéo-chrétienne et seraient donc les responsables moraux potentiels de la catastrophe, c'est là que je plains les quelques abrutis musulmans qui se sont empressés de clamer leur joie se satisfaisant pleinement de l'incendie ! Tout comme ces quelques zélés chrétiens qui ont trouvé avec cet incendie « la joie » de marquer leur différence par rapport aux « indigènes » devenus français, sous-entendu francisés à contre-nature.

Décidément ni les chrétiens ni les musulmans de France et de Navarre n’échappent au moindre piège tendu par le régime en place ! Je me demande si, et je m'excuse pour ce constat qui s'impose, porter la nationalité française ne rendrait pas idiot, en tout cas c’est ce qu'il en apparaît pour la majorité, à moins qu'à force le chant du coq les pieds dans le fumier s'avère comme étant un destructeur de neurones!

Tout cela pour dire que je ne crois pas que l'incendie de Notre-Dame de Paris avait pour objectif de dénigrer les fumeurs !
Vous me suivez ?

Venons-en au débat ambiant au sujet de la construction proprement dite de la cathédrale Notre-Dame dont la teneur s'inscrit totalement dans la démagogie envahissante en France.

5 années pour reconstruire Notre-Dame de Paris ! Une affirmation présidentielle dans la pure tradition macronienne qui par sa légèreté, sa démagogie, son cynisme et aussi sa part de provocation à l'intelligence de la minorité me rappelle, entre autres, une autre de ces affirmations macroniennes : « J'ai libéré Rakka ! »

Je défie n'importe quel expert, n'importe quel architecte ou ingénieur et n'importe quel entrepreneur du bâtiment d'affirmer qu'il faudrait moins de 15 à 25 ans pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame à l'identique avec la même solidité qu'avant l’incendie !
Je donne une fourchette large car 5 ans, au minimum, seront nécessaires rien que pour évaluer les dégâts sur tous les éléments des structures et des fondations (soit des dizaines de milliers de pierres de taille), établir une étude de faisabilité (dont bizarrement personne ne parle alors que c'est une étape cruciale) et enfin déterminer les modalités techniques de la reconstruction telles que l'organisation en amont et l'exécution des travaux lors du chantier !

Je vais vous épargner le développement des détails techniques que je ferais si nécessaire mais j’insiste : je défie quiconque de venir en débattre avec moi pour me prouver le contraire de ce que j'affirme haut et fort sans hésiter une seconde!

Non, personne ne viendra me contredire car on a déjà dévié le débat vers une solution aussi scandaleuse que facile relayée assidûment par les médias : remplacer les parties détruites par une architecture moderne et en plus à la va-vite, ce qui consisterait à remplacer un témoignage historique par une architecture contemporaine de « consommation » où l'effet « mode » remplacera la mémoire collective matérialisée par un art qui a atteint des sommets d'innovations techniques en son temps !
Dans ce cas de figure, si un milliard d'€ ne sont pas suffisants pour reconstruire Notre-Dame de Paris à l'identique, un milliard pour un projet moderne c'est beaucoup trop ! 200 à 300 millions suffiront amplement commissions pour les élus du peuple comprises.

C'est mon avis d'architecte et d'historien de l'architecture. Sans oublier que ramasser des dons conséquents avant même de budgéter, car on ne sait même pas encore ce qu'il y a à faire, est en soi une autre incohérence flagrante !
Je vous laisse à vos conclusions sur cette facette du dossier Notre-Dame de Paris.

D'un point de vue strictement artistique, avec toutefois ce que l'art doit véhiculer comme messages, construire du neuf sur un lieu historique ou bien compléter un ancien bâtiment par des éléments de langage d'architecture contemporaine est une idée séduisante en soi, néanmoins ce type d'intervention a ses propres règles et ses propres limites.

Je prends à titre d'exemple le projet maçonnique de Mitterrand au Louvre ! Au-delà de la critique qu'on pourrait émettre sur le choix de la pyramide, j'ai trouvé l'approche philosopho-historico-artistique du projet aussi séduisante que justifiée!!

Mitterrand, quoique roi parmi les rois, n'a pas voulu toucher à l’ancien bâti existant, il l'a « complété » par un témoignage historique contemporain qui à son tour complète l'Histoire du site.
La nuance est énorme ! Il s'agissait donc de laisser une trace historique de l'époque contemporaine sans pour autant défigurer, altérer ou même changer tout simplement les traces historiques du passé. Or à Notre-Dame, supplanter la toiture et la flèche de Viollet-Le-Duc par du moderne, et encore sous réserve de qualité car n'est pas Leoh Ming Pei (l'architecte de la pyramide du Louvre) qui veut, est en soi une « hérésie » à la fois artistique et historique, hérésie qui, si elle a lieu, consistera à faire passer le message suivant « Je suis au-dessus des anciens bâtisseurs, au-dessus de Dieu, au-dessus de l'Histoire, je suis Jupiter et c'est de Jupiter que l'avenir se souviendra ! » Le tout avec un système sionisé à souhait consolidé et installé pour plusieurs générations.

Faire feu de tout bois a toujours été l'apanage des inquisiteurs de tous bords.

J'ai commencé cet article avec une citation de Viollet-Le-Duc, dernier architecte de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et c'est avec une autre de ses citations que je termine : « Je voudrais tant revenir de là en homme d'un vrai talent ! Et j'ai tellement peur de la médiocrité… »
Je crois qu'aucun des apôtres de l'actuel régime n’est capable d'avoir une telle réflexion !

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