Autopsie d’un hypocrite

Soumis par Hayan Sidaoui le mar 17/05/2022 - 18:45

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Henri Guaino, qui est-ce ? Il était la tête pensante de Sarkozy entre 2007 et 2012 et l’architecte de la destruction de la Lybie et du lancement de la pseudo-révolution en Syrie ! 

Je n’irai pas plus loin dans l’énoncé de son « glorieux » curriculum vitae car c’est déjà assez significatif !

 

Cet ancien conseiller de Charles Pasqua devenu pendant tout le quinquennat de Sarkozy son conseiller spécial, rédigeant notamment la quasi totalité des discours de son président, pour enfin devenir récemment le conseiller discret, voire secret, de Marine Le Pen ! 

Cet éternel conseiller, position au demeurant confortable car dédouane de toute responsabilité, a une spécialité bien à lui : il pousse, par ses conseils, la personne qu’il conseille donc à prendre une décision puis dans la foulée il critique la même personne qui a pourtant suivi son propre conseil ! Il l’a fait aussi bien au sujet de l’Europe qu’au celui de l’OTAN, à chaque fois il poussait fort en faveur de ces deux organismes puis une fois son conseil suivi et abouti il s’empressait de mettre un bémol ! 

C’est l’art d’exercer de la politique à la manière d’un Pompée au service de César et de l’empire tout en ménageant sa propre ambition ! Ambition stoppée nette en 2017 où il a échoué à réunir les 500 signatures pour se présenter aux élections présidentielles ! 

 

La description de ce personnage me paraissait nécessaire pour déchiffrer son dernier «manifeste» concernant la crise ukrainienne. 

Le voilà donc qui revient au devant de la scène avec un article sans queue ni tête où l’on décèle, outre l’hypocrisie, un faux réquisitoire contre son Occident essayant ainsi de limiter les dégâts psychologiques, causés par l’opération russe en Ukraine, sur l’opinion publique occidentale dévouée à l’OTAN et au sionisme, en nous offrant une rhétorique mesquine, voire mielleuse, voulant caresser, un peu mais pas trop, l’ours russe dans le sens du poil ! 

Caresses accompagnées par des erreurs historiques, erreurs volontaires car je n’imagine pas qu’un homme politique comme Guaino ignore l’Histoire de l’Ukraine, la vraie j’entends. Je n’en retiens ici qu’une seule : il glisse discrètement que le peuple ukrainien existe historiquement alors que c’est entièrement faux ! Cette erreur subliminale donne raison donc à l’OTAN tout en voulant se montrer « juste » avec la Russie, de l’hypocrisie subtile « guainoesque » dans toute sa splendeur.

(Parmi les autres erreurs il y en a une majeure concernant la religion orthodoxe)

 

Henri Guaino n’est pas à sa première démagogie, une démagogie rampante, fuyante et en même temps désagrégée car manque de logique même si sa demarche en soi est motivée par une « rationalité » quelque peu timide dont l’objectif non avoué est de limiter la casse que l’Europe subit depuis le 24 fevrier dernier ! 

Alors, évidement ce Guaino là ce demarque de la propagande ambiante, criarde, puérile, vide de sens où le mensonge en est le seul régulateur !

Il s’en demarque mais aussi il est bien plus pernicieux car il oppose à la propagande officielle risible un contenu plus vicieux sur le plan géostratégique comme une espérance secrète de voir à court terme une Russie à nouveau affaiblie, comme lors du chute du mur de Berlin, et une Europe pérennisée au sein de l’OTAN, un OTAN qu’il espère moins amoindri qu’il ne l’est devenu aujourd’hui ! N’est-ce pas ce même Guaino qui a conseillé à Sarkozy de remettre la France entre les mains de l’OTAN en 2009 ? En tout cas nous n’avions pas manqué à l’époque aucun de ses innombrables applaudissements à cette adhésion !

Guaino n’est sûrement pas un idiot, au contraire je le considère comme l’un des hommes politiques français à la fois le plus intelligent et le plus cultivé mais ces qualités, malheureusement, n’ont jamais été garantes d’honnêteté !

 

Déjà son argument comparant les causes de l’opération russe en Ukraine à celles qui ont déclenché la première guerre mondiale est pour le moins surréaliste, je ne m’attarderai pas plus sur cette comparaison car tout le Monde connaît les circonstances qui ont amené la guerre de 14-18, circonstances très différentes de celles d’aujourd’hui de part le contexte géopolitique et aussi de part l’époque dans le sens où les deux premières guerres mondiales ont engendré la guerre froide entre deux blocs alors que la guerre en Ukraine, n’étant qu’un épisode parmi autres guerres depuis 1990, n’est qu’une conséquence la même guerre froide emportée par l’OTAN ! 

Ce Surréalisme bien présenté au point qu’il pourrait le rendre crédible pour certains, notamment le public de la droite française !

Là où le bât blesse est que ce Guaino cite René Char le précurseur de « la poésie de la poésie », dont personnellement j’apprécie l’œuvre (moins le personnage), et il le cite à contre emploi ! 

« Nous avançons vers la guerre comme des somnambules » nous rappelle Guaino ! Non seulement prendre à témoin cette belle citation rajoute à son hypocrisie mais de surcroît, sortie de son contexte initial, rajoute à sa démagogie !

Ce Guaino, loin de René Char, n’est que le précurseur de « la démagogie de la démagogie »! 

Mais dites Guaino ? Vous êtes encore entrain  « d’avancer » vers la guerre ? Alors qu’elle bat son plein depuis belle lurette ? La Libye c’était un safari ? La Syrie un hors-d’œuvres ? « Somnambule » vous devez l’être mais vous n’avancez, dans cette guerre déjà bien entamée, que vers une défaite cuisante de votre Monde aussi nauséabond que faux et c’est bien cela qui a motivé votre charabia !

 

À propos, où était Guaino entre 2014 et février 2022 ? Pas un mot sur l’Ukraine tout au long de ces huit dernières années !  On ne t’as pas entendu Guaino lors du massacre d’Odessa, où des dizaines de russophones ont été brûlés vifs, perpétré par les nazis, et encore moins sur les exactions des nazis dans le Donbass ! 

On ne peut pas dire que depuis 2012 et la défaite de Sarkozy que Guaino croulait de surmenage pour ne pas s’arrêter sur ces massacres, il n’avait juste rien à faire, alors une analyse « conciliante » avec la Russie au sujet de l’Ukraine dès 2014 aurait été la bienvenue ! 

Or, il a gardé le silence pour une raison simple : il était en parfait accord du prolongement de la politique étrangère otanusienne de Sarkozy par Hollande puis par Macron, il ne s’en est jamais offusqué ! Au contraire, lors de ses rares passages sur les plateaux de télévision après 2012 il s’en félicitait ! 

J’ai retenu une de ses phrases « éloquentes » lors de ces passages où un journaliste lui avait posé la question suivante : « vous êtes bien responsable de la destruction de la Lybie, vous le regrettez? Voilà sa réponse balayant d’un revers de main l’un des plus grands drames du début de ce siècle : « il y en a assez de me ramener toujours sur table la Lybie, c’est d’un passé » !! Quelle malhonnêteté et quel manque de respect aux milliers de victimes dont il a sa part de responsabilité et aussi manque de respect pour lui-même, Henri Guaino un jour vous finirez bien par assumer vos responsabilités d’une manière  ou d’une autre, l’Histoire ne fait jamais l’autruche !

 

Et le voilà maintenant tenir un discours conciliant avec la Russie, presque humanitaire ! Il est vrai que les victimes blondes valent bien plus que ces quantités négligeables que sont les lybiens, les syriens, les irakiens, les yemenites, les palestiniens … 

Henri Guaino, je ne te dirai pas « bravo l’artiste » !

 

Voilà le texte de son article: 

 [ Ukraine : nous marchons vers la guerre comme des somnambules

 

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale : Les Somnambules, été 1914 : comment l’Europe a marché vers la guerre.

« Le déclenchement de la guerre de 14-18, écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie. » En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.

Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme : « Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement. »

« Je ne pouvais agir autrement »: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.

En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.

Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est ? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe ? « Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes », dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette « rivalité démente »? L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand « le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence ». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978 : « Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne. » Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires. Une chose en tout cas est certaine : cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.

Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.

Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis « souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que « pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir » et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite. Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où ? La guerre totale, chimique, nucléaire ? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis : l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment « les politiques coercitives » de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit « une guerre n’a jamais un seul responsable », et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial ?

Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade : « Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens. » Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale ? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après ? Après, tout peut arriver : l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudrons peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan : « La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe. »

Où est la voix de la France, de ce « vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie », qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger : « Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger. » C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.

Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2) :

« J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village ? Un village pareil à un autre ? » Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué ?

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.]

 

* autre article sur le même thème : http://www.hayansidaoui.net/node/339#show-block-navigationprincipale

 

 

 

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