Moissons, première partie: le décor planté

Soumis par Hayan Sidaoui le sam 18/12/2021 - 19:25

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Fillette palestinienne

(fillette palestinienne fuyant les bombardements israeliens du mois de mai dernier n’emportantque ses cahiers de l’école - Photo de couverture: arrestations quotidiennes d’adolescents palestiniens par l’armée de l’entité sioniste)
 

Si certains considèrent, à tort où à raison, que la vie est un longue fleuve tranquille l’Histoire ne l’a jamais été depuis que l’Homme vie en communauté organisée et hiérarchisée et au pouvoir centralisé, autrement dit depuis la naissance de la civilisation, dans son concept moderne, à Ur il y a 5200 ans !

Il y a toujours eu un ennemi de quelqu’un, et les ennemis sont aussi divers que variés, quand ce n’est pas un voisin belliqueux c’est la maladie, quand ce n’est pas la maladie c’est la famine, quand ce n’est pas la famine c’est une guerre interne pour le pouvoir, quand ce n’est pas pour le pouvoir c’est pour Dieu … quand ce n’est aucun des causes pré-citées c’est la jalousie ou la méchanceté ou la bêtise tout simplement … en réalité ce qui ne va pas dans tous ces cas de figures c’est l’humain lui même !

 

L’Occident au bord du gouffre et l’éveil du « Tiers Monde »

Je ne le répèterai jamais assez et je continuerai à le marteler, la crise majeure sans précédent, et à tous les niveaux, qu’il soit social, économique, politique, moral, culturel…, qui secoue le Monde occidental n’est pas le fruit du hasard, c’est l’aboutissement logique de l’addition de deux facteurs inhérents l’un à l’autre: un colonialisme à bout de souffle et des colonisés, du moins en partie et de plus en plus nombreux, plus probants dans leurs révoltes et plus déterminés dans leurs combats grâce à des moyens intellectuels, financiers et militaires qu’ils ne possédaient pas par le passé !

J’avais déjà abordé ce sujet dans plusieurs articles à caractère théorique, cette fois-ci je l’aborde de manière contextuelle en m’appuyant sur l’actualité et ses développements lors de ces derniers mois ! 

Une parenthèse s’impose, on a longtemps cru, à tort, que l’ex-URSS était le défenseur de ce qu’on appelle, parfois avec mépris, le « Tiers Monde » ! Nomination pratique pour désigner les colonisés et « les bons à coloniser »; or pour l’ex-URSS ces pays et ces peuples n’étaient que des monnaies d’échanges dans un Monde qui à l’époque de la première guerre froide, puisque nous vivons la seconde bien que de nature différente, était bicéphale !

Force est de constater que depuis la fin de l’union soviétique, les révoltes des pays du « Tiers Monde » contre les empires coloniaux a gagné en efficacité avec des résultats loin d’être négligeables. La raison en est simple : il n’y a plus de maître, telle l’Union soviétique, qui monopolise « la lutte » au nom des peuples opprimés! 

Il s’en suit une certaine autonomie de réflexion, de décision et de d’action qui allait grandissante car ces peuples d’opprimés livrés à eux-mêmes gagnaient en maturité et donc autant en indépendance qu’en efficacité, alors que par le passé leurs révoltes et tentatives d’émancipation se ponctuaient en échec quasi-cyclique car manipulés et totalement dépendants de l’ex-URSS ! 

Il y a bien évidement des ratés comme nous l’avions vu en Irak et en Afghanistan ou encore dans l’Algérie des années 1990 livrées aux terroristes du FIS par la France de Mitterrand, mais il y a aussi des belles réussites en Amérique du Sud ou au Proche-Orient illustrées par des Chavez, Maduro, Assad (jusqu’à récemment), Nasrallah, la résistance palestinienne …

Tout d’abord, qui est en charge de classer les événements par leur ordre d’importance et de manière à l’imposer au Monde entier via une armada de médias envahissants ?! 

En quoi, à titre d’exemple, un vietnamien ou un afghan ou un hindoue … serait concerné par une panne d’électricité en Californie ? En quoi un arabe serait concerné par la dispute de territoire dans l’Antarctique entre les USA, la Russie et la Chine ? En quoi un africain, serait concerné par le temps qu’il fait en France ? En quoi tout ce beau monde serait concerné par la politique intérieure d’un Macron ou d’un Johnson ? Ou par ce que la politique que mène Chine dans ses propres provinces ? Ou par les chamailleries autour de la pêche entre Etats membres de l’Union européenne ? Ou encore par la démission d’un secrétaire d’État américain ou par celle d’un ministre français ou allemand ? 

Les exemples d’informations secondaires, pour ne pas dire ridicules, qui font les gros titres ne manquent pas ! De plus, elles envahissent, à travers les télévisions et le web, les maisons du Monde entier alors que cela ne les concerne en rien !

Cet État des lieux n’est pas fortuit ni hasardeux, bien au contraire il est planifié, froidement exécuté et de surcroît porte ses fruits ! Cette méthode employée pour désinformer par ceux-là même qui sont censés informer déstabilise les opinions publiques et la détourne de l’essentiel ! Malheureusement ceci touche toutes les options publiques occidentales comme orientales, c’est d’autant plus navrant que nos médias en Afrique ou au Proche-Orient sont loin de faire le contre-poids, soit par manque d’expérience, soit par manque de professionnalisme ou soit par manque d’indépendance d’esprit par rapport à l’Occident par mimétisme qui a duré trop longtemps pour s’en débarrasser facilement ! 

A l’inverse, on occulte l’essentiel, des enfants palestiniens assassinés quasi quotidiennement, de la torture dans les prisons israéliennes, des civils yéménites tués par les bombes de l’OTAN, de la famine qui frappe des peuples … doivent-ils concernés le Monde entier ? Je dis oui, j’y reviendrai, et pourtant pas un seul gros titre leur est consacré ! Les armadas des médias deviennent subitement sourds, aveugles et muets ! 

 

Le devoir de mémoire et devoir de lutte

Résistance

(La résistance civile palestinienne se détache de ses « chefs » historiques)
 

En 2011, lors du déclenchement par l’Occident de l’agression à l’encontre du Monde Arabe notamment en Syrie, les occidentaux, peuples et élus, croyaient que c’était le point final d’une longue histoire coloniale où cet Occident seraient définitivement maître de la région la plus riche du Monde en matières premières et par la même occasion pérenniser l’Etat d’Israel en lui offrant, ce dont il a toujours rêvé, une paix préfabriquée sur mesure pour lui, peu importe ce qu’il en coûtera aux arabes du Levant et peu importe le sort morbide réservé aux palestiniens !

Ainsi, cet Occident, pour la première fois de son Histoire moderne, n’est pas parvenu à accomplir des desseins, toujours belliqueux, agressifs et méprisants pour les autres ! Je m’en réjouis !

Or notre réjouissance n’est pas complète, la lutte n’est pas parachevée et certains parmi ceux qui nous gouvernent, dans les pays dits résistants au sionisme mondial, ne sont pas toujours à la hauteur de l’immense tâche qui nous incombe et qui consiste à libérer la Palestine et à travers elle libérer tout le Monde Arabe de la tumeur israélienne. 

Il me paraît primordial d’archiver les événements qui ont eu pour effet de violemment secouer une nation, un pays, une société, dans ce cas précis il s’agit du Levant.

Je serais toujours présent, et je suis loin d’être le seul, quand l’injustice sévit, quand les victimes sont reléguées aux oubliettes, quand les cadavres silencieux n’ont plus de porte-parole, quand on conclut des marchés inopportuns sur leurs cadavres…

La question qui se pose est complexe, doit-on reléguer la mémoire, donc l’Histoire, derrière le réalisme matériel de ceux qui lui ont survécu ? Même s’il est à contre nature voire dégradant ? Beaucoup ont posé cette question de mille et une manières différentes, quelques exemples: « le pain avant la dignité ? », « le confort avant la liberté ? » etc… 

Pour beaucoup la réponse est tranchée, pour certains dans un sens et pour d’autres dans l’autre sens ! Dès lors à qui doit-on donner raison, ou pour être plus précis, qui doit-on suivre ? 

Cette question est d’une première  importance car la réponse détermine la manière dont la victoire doit être gérée, car, à ne pas en douter, il y a belle et bien une victoire de la résistance levantine sur la coalition occidentale et ses excroissances locales et d’autres importés ! 

De cette réponse en découlera aussi la manière d’envisager la paix, sous quelle forme, selon quel précepte ou encore avec qui tout simplement ! 

En tout état de cause, la réponse apportée par certains de nos représentant ne laisse rien présager de bon, Assad fraternise avec les bourreaux, avec d’autres de leurs amis, de son propre peuple au grand dam des palestiniens, sans oublier les yéménites, Tebboune offre 100 millions de dollars au traître Abbas qui fait la police pour l’entité israélienne tout en ignorant la résistance palestinienne, Aoun se met à genou devant les Saouds pour une misérable poignée de dollars alors que les ressources du Liban, dont l’exploitation est entravée par le sionisme mondial, suffiraient largement à le sortir de la crise ! 

Alors, paraît-il, que cela a pour objectif de réunifier les arabes ! Drôle de conclusion après dix ans de « printemps arabe » concocté par l’Occident sionisé ! 

Unifier qui et qui ? Les résistants et les traîtres ? J’ai cru comprendre, selon les propres déclarations des pré-cités, qu’il fallait anéantir les traîtres et unifier les résistants de tous bords pour abattre les régimes corrompus, premier rempart de l’entité sioniste, puis libérer la Palestine ce dont nous en avons désormais largement les moyens  ! 

Cette prétendue vraie-fausse unification que préconisent ces charlatans, qu’on croyait un temps porteurs de vérités, n’est en réalité qu’un pas vers une normalisation massive avec l’entité sioniste. Désormais les palestiniens, qualifiés par les monarchies du Golfe comme par l’autorité palestinienne de terroristes, se trouvent seuls ou presque, seul le Hezbollah les soutient de manière effective dans un Monde Arabe qui retombe, comme par réflexe, dans ses dérives séculaires ! 

En attendant que nos charlatans exhibent leur « unification » c’est la résistance qu’on œuvre à diviser, pour preuve, le Hamas des frères palestiniens est retombé dans les bras des frères musulmans alors que le Gihad Islamique a réaffirmé son alliance avec le Hezbollah comme d’ailleurs les résistants civils qui agissent à titre personnel et sont nombreux !
La réunification de toutes les composantes de la résistance levantine en Palestine, au Liban, en Irak et en Syrie a été l’œuvre majeure de Souleimani tout en isolant Abbas et les monarchies du Golfe des peuples arabes et c’est cela qui lui a coûté la vie, ne l’oublions pas ! 

Et Voilà que les trois présidents, syrien, libanais et algérien, ramènent, par leurs niaiseries ou peut-être même par leur soumission à l’ordre mondial dans sa version occidentale, les traîtres sur le devant de la scène arabe aux dépends de la résistance levantine ! 
Ce qui me chagrine le plus ce sont les applaudissements d’une partie des peuples arabes par suivisme dépourvu de réflexion ou par penchant pour le culte de la personnalité, ou encore par simple opportunisme dont le « bénéfice » attendu ne pourra être qu’éphémère, éphémère car on ne s’enrichit pas avec l’argent des autres bien au contraire on en devient esclaves, on ne s’enrichit qu’en construisant sa propre fortune et pour cela il faut d’abord et avant tout s’armer de morale et de justice.
Nous en sommes loin ! 

Assad se soumet
(Assad recevant en grande pompe l’es ministre des affaires étrangères émirati et signant plusieurs accords avec ce pays préfabriqué et traître)

 

Tebboune se soumet

(Tebboune: 100 millions de dollars pour la médaille du déshonneur)
 


Aoun se soumet

(La soumission degradante et opportuniste du président libanais)
 

L’intifada de cent ans 

Que cela ne tienne, le Hezbollah et le Gihad islamique reste solidement accrochés à leur volonté de résister jusqu’au bout, jusqu’au bout du bout, preuve en est, les discours plus que virulents de Nasrallah à l’égard des monarchies du Golfe et des normalisateurs en général et, encore mieux, les opérations héroïques des palestiniens contre les colons sionistes redouble d’intensité !

Il y a dix jours c’était le 34 ème anniversaire du début de « la première intifada » ! 

J’ai mis des guillemets car il n’y a pas de première, deuxième et troisième intifada mais bien une seule qui perdure depuis 34 ans et qui continuera tant qu’il le faudra jusqu’à obtenir la liberté et la sécurité, car sans liberté il n’y a pas de sécurité possible surtout avec un tel occupant à la sauvagerie insatiable ! 

En réalité, cette lutte contre les violeurs de la terre de Palestine, venus d’Europe sous un prétexte fallacieux, perdure depuis les années 1920 et s’est accentuée depuis 1948. Il n’y a pas eu de jour depuis 73 ans ou la résistance palestinienne à  l’occupation barbare ne s’était manifestée d’une manière ou d’une autre. 

Avec le temps, la résistance du peuple palestinien abandonné à son sort par le Monde entier, a gagné en volume et en efficacité jusqu’à faire trembler l’occupant, jusqu’à même menacer son existence, qui lui est soutenu par la quasi totalité des pays occidentaux auxquels se sont ajoutés quelques pays arabes, comme nous l’avions clairement constaté lors des combats du mois de mai dernier !   

Cette assiduité et cette détermination du peuple palestinien sont d’autant plus admirables qu’il est lâché par les « frères arabes » y compris par ceux qui prétendent le défendre ! 

Cela est d’autant plus regrettable, mais pas étonnant, que sur le plan purement militaire les forces de la résistance au sionisme en Palestine, au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen paraissent plus efficientes que jamais ! Une efficacité qui s’est manifestée à maintes reprises par des victoires éclatantes enregistrées ces dernières années et dont d’autres se dessinent clairement au Yémen et en Irak.


La traîtrise et la soumission, traditions arabes 

Là où le bât blesse est qu’à chaque fois que la résistance au sionisme s’approche du but, en mettant l’entité sioniste à mal, ce sont les arabes qui lui viennent en aide ! 

Après une victoire significative de 1956,  contre l’agression tripartite de la France, de l’Angleterre, suite à la logique nationalisation du canal de Suez par Nasser et d’Israël, la traîtrise parmi les arabes a toujours secouru Israël d’une disparition inéluctable permettant ainsi sa pérennisation ! 

Lors de la grande défaite de 1967 alors que l’armée égyptienne était nettement supérieure à l’armée israélienne ce sont les généraux de Nasser qui ont trahit leur armée permettant à Israël de gagner en un temps record !

C’était le cas en 1973 quand Sadate a sauvé Israël d’une défaite historique qui se dessinait de manière claire et nette, laissant tomber son allié syrien qui, après une libération quasi totale du Golan a dû battre en retraite suite à l’abdication de Sadate qui a permis à Israël de jeter toutes ses forces dans la bataille du Golan pour renverser la vapeur ! 

c’était aussi le cas entre 1990 et 2000 lors de la libération du Sud-Liban de l’occupation israélienne par le Hezbollah où les médias et les politiciens arabes des pays du Golfe Persique s’acharnaient sur les résistants libérateurs sous les applaudissements des israéliens, c’était encore le cas en 2006 lors de la seule victoire arabe sur Israël, victoire retentissante du Hezbollah qui a ridiculisé la prétendue invincibilité de l’État sioniste, où le gouvernement libanais interceptait les munitions venant d’Iran et de Syrie en soutien à la résistance libanaise ! 

La traîtrise du gouvernement libanais de l’époque, celui Fouad Sanioura, n’a pas pour autant empêché le Hezbollah d’enregistrer une victoire éclatante ! 

Par la suite ce sont certains pays arabes qui ont aidé l’entité sioniste à se venger de cette défaite mémorable qui avait fortement secoué l’Occident parrain de cette entité criminelle en organisant et en participant à l’agression de la Syrie aux côtés de l’OTAN et d’Israël !

Aussi, récemment, n’est ce pas les services secrets d’Abbas qui ont remis les six prisonniers qui se sont héroïquement échappés d’une prison israélienne à haute sécurité ? N’est-ce pas les bédouins du Golfe, maîtres d’Abbas, qui ont traité de terroristes les résistants palestiniens lors de la guerre de mai dernier ? Je cite un ministre émirati: « les israéliens ont le droit de se défendre face au terrorisme des palestiniens »! 

Alors pour les trois clowns de la résistance, Assad, Aoun, Tebboune, tout ce beau monde du Golfe aurait changé brusquement de cap après cent ans de traîtrise pour redevenir fréquentables ? 

Je suis certain que ces trois présidents ne sont pas des idiots, je crois tout simplement, comme je l’avais écrit, qu’ils sont sur le chemin de la normalisation de manière plus « soft » que celle adopté par les bédouins dans le sens où au bout ils reconnaîtront Israël et ainsi officialisé son existence au détriment de la justice, justice qui ne pourra être que rendue aux palestiniens si ce n’est par ces trois personnages elle le sera par l’Histoire qui elle ne triche jamais ! 
 


Déshonneur

(l’honneur déshonorant)



Le Liban et le puzzle de la politique OTAN-Israël au Proche et Moyen-Orient 

Avant de clôturer cette article voilà un extrait d’un discours récent du numéro 3 du Hezbollah qui date d’il y a deux mois : 

Via Chantal Leveneur (VK-je vous conseille cette page qui rapporte des nouvelles de Palestine au jour le jour)

« Dans une annonce audacieuse qui n'a pas fait la une des journaux à l'étranger, le chef du Conseil exécutif du Hezbollah, Hashem Safieddine, a déclaré que le groupe de résistance libanais cherchera à expulser l'ingérence et l'influence des États-Unis des institutions étatiques libanaises.

« Les États-Unis sont un ennemi non moins hostile qu'Israël, et parfois plus hostile qu'Israël », a insisté Safieddine, un confident extrêmement proche du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, lors d'une réunion interne au parti le 4 octobre. « Nous ne pouvons pas nier la sécurité, la puissance financière et économique et l'influence de l'Amérique ; il a une forte présence dans l'État libanais.

Selon des sources du Hezbollah, l'establishment de l'armée libanaise, dirigé par le général Joseph Aoun, est en tête de liste des institutions sous forte influence américaine, suivi par la Banque centrale du Liban et d'autres départements de sécurité libanais, les administrations d'État et les ministères du développement, tous profondément infiltrés par Les hommes oui de l'Amérique.

Alors que la déclaration de Safieddine – faite alors que le Hezbollah défiait les menaces israéliennes et un siège américain en important du carburant iranien pour atténuer la grave crise énergétique du Liban – était inattendue, elle constituait néanmoins une escalade marquée par rapport à l'affirmation habituelle de Nasrallah selon laquelle l'ambassade américaine au Liban est un « nid d'espions . "

Ce n'est un secret pour personne que les États-Unis sont en mission pour s'extirper militairement de diverses zones de conflit d'Asie occidentale dans les mois à venir, en particulier des théâtres syrien et irakien. Mais avant de le faire, Washington semble déterminé à limiter le puissant rôle régional du Hezbollah pour équilibrer sa propre influence déclinante dans la région.

Cela expliquerait la récente vague d'activités diplomatiques au Levant, à commencer par la rencontre entre le roi Abdallah de Jordanie et le président américain Joe Biden, au cours de laquelle le premier a informé calmement le second que le président syrien Bashar Assad est là pour rester.

La relation spéciale de la Jordanie avec la Syrie est une relation que le roi Abdallah tient à réparer, car l'avenir de son pays dépend de la relance du corridor jordanien entre la Syrie et les États du golfe Persique pour relancer son économie. Il y a aussi son très ambitieux « Plan du Levant », un projet économique conjoint tacitement accepté par la Jordanie, la Syrie, l'Irak et le Liban pour stimuler leurs économies et relancer la reconstruction à l'échelle de la région - mais ce plan a été fortement réduit par Washington, et reconfiguré pour inclure uniquement la Jordanie, l'Irak et l'Égypte.

Cette dernière version n'est tout simplement pas une alternative durable ou valable, et les yeux américains sont donc fermement fixés sur les résultats des élections irakiennes, où ils espèrent la réintégration du Premier ministre irakien ami des États-Unis, Mustafa al-Kadhimi, qui peut faire avancer leur vision. En tant que l'un des médiateurs influents de la région dans les affaires politiques irakiennes, le Hezbollah, lui aussi, surveille attentivement la nouvelle carte politique qui se déroule en Irak.

Mais les États-Unis savent très bien qu'étant donné les divisions politiques et sectaires parmi les Libanais, la principale zone de vulnérabilité du Hezbollah se trouve au Liban, le refuge du groupe de résistance. Ainsi, Washington ne ménage aucun effort pour assiéger le Hezbollah chez lui.

Il a commencé par imposer des sanctions aux riches personnalités chiites et aux banques en les accusant – souvent sans preuves – de financer les activités des groupes de résistance. Il est passé à l'imposition d'un embargo économique et pétrolier paralysant sur l'ensemble du pays et à l'arrêt de la capacité du Liban à extraire du gaz de sa mer en faisant pression sur la société française Total pour qu'elle publie un rapport décourageant sur ces ressources énergétiques.

Les États-Unis, cependant, n'ont réussi ni avec la pression économique qu'ils ont exercée à l'intérieur sur les Libanais, ni avec les restrictions externes qu'ils ont imposées aux États du Golfe – l'Arabie saoudite en tête – à limiter le commerce, les investissements et les prêts à l'économie durement touchée de Beyrouth.

Au contraire, les tentatives américaines de boucler le pays et de refuser ses approvisionnements ont fourni au Hezbollah l'impulsion de validation nécessaire pour affronter directement les États-Unis, importer du carburant iranien et le transporter via la Syrie sanctionnée par les États-Unis.

Cette décision a non seulement brisé le siège américain et forcé le consentement américain, mais a déclenché des efforts américains sans précédent pour exempter le Liban des propres sanctions de Washington contre la Syrie, afin d'obtenir du gaz égyptien et de l'électricité jordanienne pour l'État.

Des sources révèlent que l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, s'est lancée dans une série de visites privées au ministre libanais de l'Énergie, aux responsables de la sécurité et au procureur général juge Ghassan Oweidat. The Cradle a appris qu'elle avait personnellement rendu visite à Oweidat il y a deux semaines, prétendument pour le "remercier" d'avoir confié la garde des enfants à une famille américaine. Au cours de la réunion, les sources ont déclaré que Shea l'avait percé sur les détails de l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth et que les États-Unis surveillaient l'affaire de près.

Les sources, s'exprimant sous couvert d'anonymat, révèlent également une activité sans précédent de l'administration américaine dans l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth, car elle pense que le processus peut être utilisé pour faire pression ou isoler le Hezbollah. Ils citent une série de réunions entre des représentants de l'ambassade des États-Unis et l'enquêteur judiciaire principal Tariq al-Bitar, qui sont faussement présentées comme des « examens de routine » parce que l'un des suspects détenus détient la nationalité américaine.

Des sources du Hezbollah, cependant, disent à The Cradle qu'il y a une tentative délibérée de caractériser à tort le crime de l'explosion du port comme une attaque contre les «chrétiens» exclusivement, et de poursuivre le Hezbollah en retirant ses alliances au sein du gouvernement. Le juge Bitar a déjà pointé du doigt les soupçons sur les alliés politiques du Hezbollah et accusé le parti de les protéger de la responsabilité. Le Hezbollah, selon les sources, a également surveillé les activités incessantes des organisations financées par les États-Unis qui sont à l'origine de nombreux récits de désinformation entourant l'explosion du port de Beyrouth.

Les inquiétudes concernant les performances de Bitar sont renforcées par une récente déclaration du Comité des relations étrangères du Congrès américain, qui « fait l'éloge de l'intégrité de l'enquêteur Tariq al-Bitar et exprime sa préoccupation quant au rôle du Hezbollah dans la suspension de l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth ».

Le Hezbollah a qualifié cette accusation de « jouer avec le feu ». Ses responsables pensent que mettre en garde les États-Unis contre les tentatives de retirer le Hezbollah des institutions étatiques libanaises sert également à les avertir que l'option de riposter est sur la table. Ces messages signalent également aux États-Unis que s'ils persistent à s'ingérer dans les affaires de l'État du Liban, le Hezbollah sera contraint de donner suite à cette décision, quel qu'en soit le coût intérieur.

Le Hezbollah est bien conscient que la lutte pour éliminer l'ingérence américaine au Liban sera un coût trop élevé pour le pays à supporter en cette période critique de sa crise économique. C'est peut-être la raison pour laquelle Safieddine a mis son langage en garde en disant que le Hezbollah évaluera d'abord le pour et le contre de l'éradication de l'influence américaine des institutions libanaises. Une chose est claire, cependant – Safieddine a cherché à envoyer à Washington un avertissement amélioré : « Méfiez-vous. Ne testez pas notre patience. Un faux pas des Américains, et un escroc peut commencer à ressembler davantage à un pro ».

 

On constate par cet extrait que tout ce qui se passe au Proche-Orient, la mer rouge et de la Méditerranée jusqu’au Golfe Persique voire au-delà jusqu’à l’Iran et  Afghanistan, que tout est relié selon une stratégie américaino-israélienne bien ficelée ce que les dirigeants arabes ne savent pas faire, qu’elle est le véritable enjeu de ce qui se passe au Liban où, malgré les mille et une « analyses » publiées par ci et par là, seul le Hezbollah est visé dans l’espoir de détruire politiquement d’abord, puis militairement par la suite et ainsi priver la résistance palestinienne d’un soutien de poids de par sa force et aussi de par sa proximité géographique, et aussi explique la pression sur l’Iran qui est le principal soutien politique et militaire du Hezbollah.

Mais cela est une autre histoire sur laquelle je reviendrai dans les parties suivantes.

 

Désinvolture 

Contrairement à ce que vous pouvez lire à gauche et à droite, où les arguments abracadabrants prédominent,  y compris des articles d’auteurs levantins, mon opinion concernant la manière dont est menée la diplomatie des présidents syrien, libanais et algérien, est majoritaire au Levant notamment chez les soutiens de la résistance, une opinion sans concessions et sans détours ! Les quelques suiveurs de ces présidents tombent malheureusement dans l’excès adoptant ainsi la même posture que celle des traîtres qu’ils critiquaient hier ! Cette opinion déterminée et sans concessions que j’exprime depuis cinq semaines est qualifiée par ces suiveurs, soit des décérébrés, soit des ignorants, soit des lâches, soit des traîtres soit des opportunistes soit tout cela a la fois, « d’opinion extrémiste » alors que ceux qui la réfutent sont devenus des soumis intelligents qui comprennent la géopolitique mieux que quiconque ! Cela me rappelle la rengaine qui classait les terroristes en deux catégories: les terroristes méchants et les terroristes modérés ! J’ai honte pour eux et pour leur désinvolture ! 
 

je fais partie de ceux qui pendant dix ans ont œuvré à hisser Assad sur un piédestal, or contrairement à certains je sais aussi, comme beaucoup d’autres, le faire redescendre au besoin ! 
 

 

Le dernier bastion 

Le dernier bastion

Cette première partie de l’article est une sorte d’introduction aux deux parties qui vont suivre, dans la deuxième il serait bon de rappeler, avec précision, les principaux faits qui ont marqué la guerre en Syrie et au-delà l’ensemble du Monde Arabe ainsi que sur leurs répercussions directes sur la géopolitique régionale et internationale, car beaucoup semblent les oublier jusqu’à nous bombarder d’articles irrationnels détachés de l’historique de ces mêmes faits pourtant déterminants !
L’amnésie est si souvent arrangeante pour les hypocrites comme pour les idiots ! 

Enfin, la troisième partie sera consacré à mon analyse personnelle ainsi qu’à mes prévisions, m’appuyant sur l’écho de l’opinion publique levantine et, surtout, sur ce qui ressort des derniers discours de Nasrallah qui semble devenir, avec les Houthis yéménites et le Hashd Al-chaabi irakien, de par son poids et la puissance du Hezbollah le dernier rempart arabe à toute normalisation ou soumission à la diplomatie occidentale ! 

 

Je termine avec une pensée de Platon: « La justice de l’intelligence est la sagesse, le sage n’est pas celui qui sait beaucoup de choses, mais celui qui voit leur juste mesure ».

 

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