Tout d’abord un petit préambule pour situer le « décor »
En réalité la problématique au Levant n’a jamais été liée à une quelconque paix, il y a pléthore d’observateurs et d’analystes, des vrais j’entends, et de différentes nationalités qui avaient relevé avec réalisme que l’entité sioniste de par sa nature intrinsèque belliqueuse, de par son caractère artificiel sans ancrage historique réel au Levant, de son caractère expansionniste, agressif, sanguinaire et qui plus est se place au dessus des lois internationales et se moque éperdument des résolution de l’ONU, tout en en étant couvée, soutenue et encouragée par les USA et le Monde Occidental, donc coloniale de par son code génétique, la vraie problématique ne pourrait se poser autrement que par l’équation « vainqueur et vaincu » la cohabitation entre ces immigrés violeurs et voleurs et les populations autochtones étant définitivement impossible quoi que disent les uns et quoique racontent les autres.
Il y a quelques mois j’ai découvert une pléiade de jeunes journalistes libanais, néanmoins expérimentés car leur engagement politique date déjà, dont la justesse de parole et la détermination infaillible à affronter les quelques sionistes du Liban, gouvernement compris, en plus de leur implacable soutien à la résistance libanaise argumentation au poing et le verbe haut malgré tous les risques que cela comporte, ils subissent au quotidien intimidation et menaces sans que cela les détournent de leur lutte, une lutte précieuse pour maintenir coûte que coûte la flamme de la résistance alors que les armes sont pour le moment absents pour des raisons diverses et variées.
Parmi ces jeunes journalistes se distinguent plusieurs femmes, Ghadi Francis, Roula Nasr, Samar Abou Khalil, Maya El-Khoury et bien d’autres qui ont en commun, outre leur dévouement à la cause palestinienne, d’être toutes de confessions chrétiennes représentant une large frange des chrétiens du Liban qui, contrairement à ce que raconte la propagande, sont majoritaires au sein des communautés chrétiennes du Liban
Discours de la journaliste Maya El-Khoury
Je vous présente par cet article son intervention pertinente lors du séminaire consacré aux otages libanais dans les prisons israéliennes qui à eu lieu le 22 octobre dernier.
Réquisitoire implacable, bref et efficace, en quelques minutes elle dépeint l’actuel gouvernement libanais tel que la majorité des libanais le voient, en marge du débat autour des armes de la résistance et de son silence énigmatique, le verbe aussi haut que juste, elle déplore l’attitude du gouvernement tout en rendant hommage à nos otages, elle n’est pas du genre à se perdre dans les dédales d’hypothétiques analyses, elle rapporte la réalité telle qu’elle avec clarté et limpidité à sa manière et avec un style qui lui est propre qui ne manque pas de percuter l’opinion publique libanaise, juste et courageuse, déterminée et directe, seulement je regrette que sa voix et celles des ses collègues pré-citées ne dépassent pas les frontières du Monde Arabe jusqu’au en Occident ce qui nous changera des analystes de pochettes surprises où prétention, gargarisme et nombrilisme occidental priment tout en se mêlant à une ignorance affligeante … (le lien de la vidéo originale est en bas de l’article)
La traduction de son intervention :
« … partant de ce que disait Sayyed Hassan Nasrallah, nos otages (auprès de l’entité sioniste) ne sont pas des numéros, ils ont des noms (elle site les noms des 21 otages), ils sont tous civils qui ont été capturés dans leurs maisons et dans leurs lieux de travail après l’accord du cessez-le-feu en ignorant toutes les lois internationales et en ignorant la convention de Genève, sans compter ceux qui sont susceptibles d’être capturés à l’avenir.
Ces otages sont complètement ignorés par l’État libanais sans même reconnaître leurs droits et ceux de leurs familles, ces 21 otages libanais sont complètement oubliés par nos ministres et diplomates lors des négociations diplomatiques et politiques aussi bien celles qui ont eu lieu au Liban que celles qui ont lieu à l’étranger, même lors des sorties publiques ou médiatiques des membres du gouvernement aucun d’eux n’évoque le sujet des otages comme s’ils n’existaient pas !
Il est évident qu’ignorer nos otages fait partie intégrante du plan préconçu qui vise par n’importe quel moyen de maintenir une pression accrue sur la résistance et sur son public (en espérant obtenir des concessions telle que abandonner ses armes)
D’ailleurs à chaque fois où un journaliste s’aventure à évoquer cette question devant le premier ministre il s’évertue à l’interrompre et à le faire taire en balayant la question d’un revers de main … non seulement il refuse d’en parler mais il s’évertue à nous en empêcher aussi, or je lui confirme que nous allons continuer à parler avec insistance de nos 21 otages civils jusqu’à leur libération, dont certains sont blessés et d’autres malades, sans oublier le mauvais traitement qu’ils subissent probablement, avec en prime interdiction à la Croix Rouge de leur rendre visite et dont on ignore le destin!
Ces otages ont des familles qui les attendent et s’ils sont prêts à sacrifier leurs vies pour nous protéger ils ne seront en aucun cas un moyen de pression de la part du gouvernement contre leurs parents et contre toute personne soutenant la résistance.
Y-a-t-il un seul président, ministre, député et autres personnalités qui se prétendent « souverainistes » qui ont osé ne serait-ce qu’une seule fois évoquer le destin de nos otages dans les prisons de l’entité d’occupation avec l’ambassadrice des USA ? Ou bien l’ambassade des USA est une ligne rouge infranchissable alors celle de notre dignité est franchissable par qui le souhaite ?
J’aimerais savoir si le gouvernement a intégré une seule fois la question des otages à l’ordre du jour du conseil des ministres ? Ou alors le conseil des ministres ne sert qu’à exécuter les ordres de l’ennemi ou bien (elle prend un ton railleur) pour consacrer son énergie à harceler « les terroristes » qui ont osé éclairer le Rocher et ceux de l’association Rissalate (association d’art qui a activement participé à l’éclairage du Rocher à l’effigie de Sayyed Nasrallah et de Sayyed Saffiedine qui subit l’acharnement du gouvernement au détriment des problèmes réels du peuple libanais)
Le fait est qu’il n’y a même pas eu ni désignation d’une commission parlementaire pour suivre le dossier des otages ni une plainte auprès du conseil de sécurité de l’ONU ni auprès de la commission des droits de l’Homme ni auprès d’aucune autre institution internationale concernée par ce genre de dossiers, ou alors ces otages ne rentrent pas dans vos marchandages politiciens dès lors ils ne sont pas considérés comme étant des citoyens libanais ?
Vous imaginez que le nouveau gouvernement syrien exige du gouvernement libanais la libération des prisonniers syriens (notamment ceux de HTS) qui par le passé ont tué des soldats libanais avec un écho favorable de la part de notre gouvernement qui en même temps persiste à ignorer nos otages civils en Israel et qui n’ont été enlevés que suite à sa négligence irresponsable et à sa lâcheté.
Quelle honte que de constater que l’étranger qui tue nos soldats se retrouve innocenté alors que le libanais qui résiste à l’ennemi sioniste se retrouve puni ! Encore plus honteux, pendant que l’entité sioniste met des moyens considérables matériels et diplomatiques et même jusqu’à lancer une guerre pour récupérer le cadavre d’un espion israélien retenu en Syrie depuis des années, alors que notre gouvernement qui avait en sa possession un israélien prisonnier de guerre a fini par le livrer en catimini aux autorités israéliennes sans contrepartie ni même négociations (cela s’est passé il y a 2-3 semaines et ce sont des journalistes qui ont fait éclater le scandale) !
Que doit-on faire face aux agissements de notre gouvernement avec ses déclarations cacophoniques et ses actions qui se distinguent par leur lâcheté ! Attendre en se contentant de prier ? Ou alors on constate encore et toujours, comme d’habitude, que la résistance est seule capable de couvrir l’impuissance de l’État libanais et faire le nécessaire, cette résistance qui a libéré le Sud à sa place, elle a combattu l’ennemi à sa place ,elle a défendu le Liban à sa place et empêché à nouveau (en octobre 2024) son occupation à sa place, cette résistance qui par le passé avait réussi à libérer des centaines d’otages libanais toujours à sa place…
Aujourd’hui c’est autour de l’État des prétendus souverainistes de remplir son rôle et de devenir un vrai État en usant de tous les moyens et de toutes les pressions possibles pour libérer nos otages plutôt que de persister dans sa politique de soumission tout en nous ramenant sans cesse à la rengaine « la résistance est un État dans l’Etat »… soyez des libres car la liberté est d’abord celle des consciences …
Lors d’un discours Sayyed Hassan Nasrallah à l’occasion de la journée annuelle consacré aux otages disait : « la question des otages est liée à notre dignité, à notre honneur, à nos valeurs et à notre conception de la vie, une nation qui laisse ses otages dans les prisons de l’ennemi est une nation sans honneur, sans dignité et sans magnanimité »
La liberté pour nos otages et honte à ceux qui ont trahi et qui ont marchandé avec nos douleurs et gloire à chaque libanais et à chaque journaliste qui continue en des telles circonstances à porter la juste parole sous le joug d’un pouvoir stigmatisé par la honte »
Lien vers la vidéo (5,30 minutes)
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