Enfer succulent

Soumis par Hayan Sidaoui le mar 09/04/2019 - 22:44

Délicieuse, le corps ondulant et les bouts durcis
Elle, la louve aux hurlements aigus et stridents
Affamée, sa chair convoitant le met servi
Je m’offre volontiers en tenant mon tri dents

Beau mensonge celui des amants
ils s’aiment peu et désirent beaucoup
Beau mensonge le repas aux piments
je m’offre sans recul moi le fou

Puis elle referme ses paupières fatiguées
je meus vers d’autres horizons
Au réveil elle découvre mes simagrées
Moi le diable à l’enfer succulent

* publié sur mon compte FB le 30 avril 2017

Fin

Soumis par Hayan Sidaoui le sam 06/04/2019 - 22:11

Sous les vifs éclairs qui détonnent
Les torrents de boue implosant leurs bastides
Faisant disparaître leur chère Babylone
Les laissant à leurs interminables pleurs comme Nabonide*

J'ai songé à ces déserts sans souffle
Où le soleil puissant accroche ses proies
Où le ciel hautain devient gouffre
Pour les errants qui n'ont plus de lois

Eau et feu

Soumis par Hayan Sidaoui le sam 16/03/2019 - 23:06

Enflammé est le foyer de cet antre
Dont mes yeux attisent le feu
Plus brûlant que le soleil, diantre
Braise, j’exauce tous tes vœux

Puis l’enfer fatigué s’éteint
Se laisse prendre par le torrent
Né de notre plaisir qui feint
La chaleur éphémère d’un instant

La nuit vient nous couvrir de sa robe
Le clair de lune nous berce languissant
Les rêves jouent jusqu’à l’aube
Où mon cœur te suit impatient

* publié le 7 mai 2018 sur mon compte FB
HS@2010

Blé

Soumis par Hayan Sidaoui le mer 27/02/2019 - 23:05

Mes mains ont saccagé tes trésors
Et ton cœur est captif du mien
Ai-je eu le malheur et le tort
D'être ce sauvage et puis rien ?

Toi qui me chevauchais comme le vent
Qui chevauche les épis de blé
Et dansaient tes cheveux longs
Comme dansent maintenant tes regrets

Et pourtant je te hais et tu me hais
Et nos dévotions ne sont plus rien
Notre devenir n'est plus que souhait
Tes vains regrets sont mon bien

Ange et pie

Soumis par Hayan Sidaoui le jeu 07/02/2019 - 05:11

Je l'ai bien entendu la pie
Battant de l'aile en riant là-bas
Elle ne le sait pas encore, tant pis
Que la mort régne ici-bas

Je l'ai bien vu la bavarde
Mépriser l'étendue et douce prairie
Picotant les roses à la hussarde
Se moquant des bourgeons fleuris

Je l'ai bien croisé cette agasse
À la robe noire et polie
Rencontrer un ange sagace
Puis fût emportée par la nuit

Nostalgie

Soumis par Hayan Sidaoui le mar 22/01/2019 - 19:20

Une douzaine de pèlerinages
Vers celle que j'aime
Venise la reine de mon voisinage
Où coulissent mes souvenirs frêles

Ce n'est point le temps qui plane
Dans son ciel immuable
Mais bien sa belle âme
Modelée par l'enchantement véritable

Avec ses pierres j'ai noué amitié
Dans ses canaux aux eaux moisies
Stagnent quelques inimités
Ses cimes fières j'ai choisi

Venise et mon éternel retour
M'arrache à la solitude
Meublé par le compte à rebours
Parmi les êtres et la mansuétude

Levant

Soumis par Hayan Sidaoui le ven 21/09/2018 - 22:28

Terre lumineuse de ses parfums
Terre aux multiples lumières
Terre qui m'a vu naître fier
Malgré mon exil lointain

J'ai tant joué avec tes collines
Baigné dans tes sources limpides
Devenu homme de toi avide
Tu m'as nourri de tes brises félines

J'attends le vent de ton souffle
Ce vent amoureux et voyageur
Ce souffle de ton cœur charmeur
Pour me sortir du sombre gouffre

Frissons pourpres

Soumis par Hayan Sidaoui le mer 19/09/2018 - 22:40

Des chanteurs de poèmes
Et les douces joyeuses
Écoutent rêveuses
À l'ombre des chrysanthèmes

La main glisse et se meut
Sur la peau de soie
L'esprit se perd et se noie
Avec le tourbillon des yeux

La brise, les corps couvre
Annonçant l'infini extase
Les pétales découvrent le vase
Je savoure les frissons pourpres

Festin

Soumis par Hayan Sidaoui le lun 27/08/2018 - 20:32

J'aime te gravir avec les regards
Escalader les lisses dunes
Descendre sans prendre garde
Jusqu'au vallon où se perd la lune

J'aime goûter aux multiples saveurs
Me promenant sur les versants
Où les prairies entourent la fleur
Ouvrant ses pétales enivrants

J'aime m'abandonner aux pensées
Qui m'emmènent aux confins
De l'univers où vit la fée
Hier femme, devenue festin sans fin

Clair-obscur

Soumis par Hayan Sidaoui le sam 21/07/2018 - 21:38

- "Verras-tu la lune ?", demande le peuplier
Au hibou errant et crédule
- "Oui", répond l'argenté
À minuit quand sonne la pendule

Il est de ces instants trompeurs
Où la lumière nous oublie
Comme si figés par la torpeur
Nous ignorons tout ce qui luit

Puis, posé sur une branche
Le volatile s'assoupit
Les reflets de la claire blanche
Quelques songes lui fournit

Avez-vous vu la morale
De cette fable où discutent
Le peuplé de menus feuillages
Et le porteur de plumage hirsute ?