Les concierges de la géopolitique

Soumis par Hayan Sidaoui le mar 16/01/2018 - 16:42

Rubrique

Avant toute chose je souhaite que vous jetiez un coup d’œil sur un échange qui a eu lieu le 12 décembre dernier avec Régis Le Sommier sur sa page FB concernant l’un de ses innombrables posts de promotion de son livre qui n’était pas encore imprimé.

Pendant que Régis Le Sommier racolait pour qu’on achète son livre qui, comme d’autres avant lui, a pour objet d'empocher de l’argent sur le dos des cadavres de nos enfants, j’interviens suite un « tagage » d’un ami.

J’écris : « pour ma part je ne vois pas ce que qu’un livre sur Assad écrit par un journaliste français pourrait apporter à un Levantin ! Je ne perdrais pas mon temps et vous conseille de lire ce que les Levantins écrivent eux-même, car eux au moins ont respiré l’air du Levant dès leur naissance et savent de quoi ils parlent, mieux, ils savent plus que quiconque où se trouve leur intérêt et connaissent à merveille qui les gouvernent ! Il ne s’agit pas de dénigrer votre travail (je ne pouvais pas imaginer à l’époque quel sommet de niaiserie son livre pourrait atteindre) mais simplement de l’objectivité d’autant plus que je devine aisément les grandes lignes du contenu, le « oui mais » typiquement français a fait son temps ! J’irais même plus loin : prétendre connaître Assad ou un autre responsable Levantin sans connaître nos sociétés ni nos aspirations ou nos propres visions des événements, relève du mépris. Les Syriens ont un président légitime et très populaire, et vous ? La résistance Levantine a un chef en la personne de Nasrallah tout aussi légitime et populaire, et vous ? Parler de l’un sans l’autre est déjà en soi une incompréhension du Levant ! »

Je rajoute : « j’aurais volontiers lu un livre intitulé « Hollande » avec des lettres rouges.»

La réponse du prétentieux : « vous êtes libre de vos opinions. Je préciserais juste qu’il ne s’agit d’un livre d’abord écrit à destination d’un public français. Je suis reporter, je raconte ce que j’ai vu. Je ne prétends nullement rendre compte du Levant et en tirer des conclusions devant l’éternel. Bonne journée. »

Je lui réponds : « un livre destiné aux Français ? Dois-je dire bon courage ? Je me contenterais de bonne journée aussi en espérant que le reporter que vous êtes ait tout vu !! »

Le prétentieux qui devient de mauvaise foi : « écoutez si mon livre ou ma démarche ne vous intéresse pas, personne ne vous oblige à venir ici. En publiant ce post j’ai précisé que toute critique était acceptable à condition que la personne ait lu ce livre. Vous n’en avez pas l’intention donc ne restez pas. Bonne journée »

Ma réponse : « c’est très réducteur comme condition ! Vous m’excuserez de ne plus faire confiance à aucun journaliste français ! Je critique déjà votre habilitation à vous donner la peine d’écrire un tel livre à moins que ce type de critique soit aussi censuré. »

Sans le dire j’ai décidé à ce moment précis de lire le livre, on va voir si « toute critique est acceptable ».

Dès le début de ce livre, Régis Le sommier donne le ton de son « contenu » et de sa « consistance » autrement dit sur rien. Pêle-mêle, des références à Agatha Christie, Jean-François Khan, Paris-Match, etc. Il ne manquait que « La petite maison dans la prairie » et un petit topo sur Botul.
Le tout en glissant, ce que cet insignifiant croit être habile, les accusations internationales contre Assad depuis 2005 ainsi que deux ou trois fake news sur le Liban et la Syrie sans oublier, cela va de soi, d’accorder à sa petite personne une importance inconsidérée et avec fierté tel un Hanouna fier de son audimat ! Il ne manquait plus qu’un petit clin d’œil au CRIF en parlant de la Shoah pour s’assurer une médaille, c’est idiot que tu n’y aies pas pensé le journaliste diplômé de Sciences Po !

Puis on survole les pages de ce livre avec des impressions que l’impression du livre imprime dans nos yeux hébétés tellement cette « écriture » joint le ridicule à l’inconscient, l’infâme à la démagogie, l’idiote condescendance au dédain et au mépris, le tout sans grande conséquence pour un lecteur averti maîtrisant le sujet tellement le style de ce journaliste est puéril et vide de tout sens.

Il y a le côté « Guide du routard » avec un petit descriptif sur l’emplacement des hôtels à Damas sans oublier de signaler les fauteuils inconfortables de certains halls tout en précisant que les fauteuils qui sont confortables sont dangereusement placés prés des baies vitrées qui pourraient s’écrouler en cas de bombardements (encore un complot d’Assad), bombardements qui pourtant n’ont pas eu lieu sur le centre-ville de Damas depuis des années ! Il y a aussi l’emplacement des stations d’essence, restaurants, etc. Sauf que ce n’est qu’une pâle copie du vrai « Guide du routard » car au moins le vrai il aurait affiché les prix !

Autre facette de cette œuvre de génie est le côté magazine « Elle » ! Sa description pendant un long paragraphe de la tenue de Madame Asma Al-Assad et de ses ongles soignés est un morceau d’anthologie de la littérature géopolitique à la française, même le délirant Meyssan n’arrive pas à faire aussi bien ! Encore une fois ce n’est qu’une mauvaise copie de « Elle » car au moins on aurait pu y voir l’adresse des magasins où Madame Asma achète ses vêtements ainsi que l’adresse de son esthéticienne pour la manucure.

Il ne manquait que la petite recette de cuisine à la Marmiton pour que la parfaite maîtresse de maison franchouillarde soit comblée tout en ayant l’impression d’avoir tout compris au conflit syrien et que la géopolitique n’ait plus de secret pour elle !

Je viens donc de vous donner un aperçu de ce qu’il y a de mieux dans ce torchon promu par l’armée médiatique de Drahi et édité par les Editions La Martinière où de toute évidence le « t » est de trop à moins que ça soit une faute de frappe.

Auparavant une précision : je ne commenterai pas tout ce que j’ai lu car c’est impossible, chaque phrase de chaque page ferait à elle seule le fil conducteur d’un sketch digne des meilleurs vaudevilles, je vais donc me contenter de deux de ses phrases « politiques » du moins tel qu’il le croit lui-même, alors que ce ne sont que des reprises de ce qu’on entend depuis des années sur les medias mais reformulées autrement et de manière condensée.

La première, en prenant à témoin plusieurs journalistes américains et occidentaux il écrit ceci : « Assad est le boucher de son peuple (comme disent donc ces journalistes qu'il cite) mais il a gagné » !
Vois-tu Régis Le Sommier, je fais partie des Levantins qui reprochent justement à Assad de ne pas être un boucher car je t’aurais bien vu chez un boucher faire bonne figure entre les cuisses de poulet marinées et les paupiettes de veau ! Allez ne t’inquiète pas va, il n’y a rien de violent, c’est juste une métaphore inspirée par les passages les plus philosophiques de ton torchon.

La deuxième : « Assad a acquis en sept ans de guerre une légitimité » ! Je crois que cette phrase lui a été dictée par un autre journaliste car étonnamment plus « subtile » et plus « subliminale » que le reste de tout son « livre » habillé de niaiseries de tous genres au sens où, Assad illégitime au départ, le serait devenu car il a gagné la guerre et, sous-entendu, guerre injustement gagnée mais gagnée quand même, ce qui veut dire en clair qu’il est inévitable de traiter avec lui pour sauver la face après sept ans de soutien et de collaboration avec les terroristes ! Je te rassure de suite Régis Le Sommier, ni Monsieur Assad ni aucun Levantin digne de ce nom ne discutera avec les déchets que vous êtes devenus, ni avec les représentants de votre pays à l’allure, au meilleur des cas, de délinquant qui cherche à se dédouaner de son forfait à coups de mensonges et de pirouettes bas de gamme.

Je ne vais pas vous laisser sans la cerise sur le gâteau, histoire de vous dire : surtout ne perdez pas 18 € à acheter un paquet de papiers à sandwich, alors que pour la même somme vous auriez six sandwichs ou bien trois ou quatre conserves William Saurin prêtes à manger comme « le prêt à penser » de cet âne bâté qu’est Régis Le Sommier.

Je cite le génie à qui on a attribué le prix de la presse internationale ( !), ceci expliquant cela.
Concernant l’interview que Monsieur le Président lui a généreusement accordée :
« … Vous avez une heure me dit Luna Chebel (responsable de la communication du Président). Si on tient compte de la traduction, cela veut dire une demi-heure, car Bachar El-Assad s’exprimera en arabe, et moi en français. Il parle notre langue, nous parlons tous les deux l’anglais, mais le protocole exige que le président de la République Arabe Syrienne s’exprime en arabe, c’est comme ça. C’est un désavantage pour moi (je demande aux lecteurs de mon site l’Occidentaliste d’attendre la suite avant d’éclater de rire), car lui parlant le français bien mieux que moi l’arabe (ce qui est faux, car Bachar est infiniment plus à l’aise en anglais), il aura le temps pour réfléchir à sa réponse pendant que l’interprète traduira sa question. Avec Barbara Walters (qui a aussi interviewé le Président), il conversait en anglais, c’était « sans filet ». Cette fois, ils m’imposent en quelque sorte une « sécurité. »

Décidément Bachar Al-Assad est incorrigible ! Il a encore comploté contre Régis Le Sommier pour s’assurer une « sécurité » car les questions « pertinentes » de ce clown lui font plus peur que DAESH qu’il a vaincu !! En même temps, dommage qu’on lui ait enlevé une demi-heure sur l’heure accordée, sinon on aurait pu savoir si les chaussures du Président étaient bien cirées ou pas, le saurons-nous un jour ?

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