- "Verras-tu la lune ?", demande le peuplier
Au hibou errant et crédule
- "Oui", répond l'argenté
À minuit quand sonne la pendule
Il est de ces instants trompeurs
Où la lumière nous oublie
Comme si figés par la torpeur
Nous ignorons tout ce qui luit
Puis, posé sur une branche
Le volatile s'assoupit
Les reflets de la claire blanche
Quelques songes lui fournit
Avez-vous vu la morale
De cette fable où discutent
Le peuplé de menus feuillages
Et le porteur de plumage hirsute ?
Tout n'est que regards et sensations
Les premiers fixent l'objectif
Les seconds sont constellation
De nos désirs filants et fugitifs