Jean-Jacques Rousseau, philosophe réaliste

Soumis par Hayan Sidaoui le dim 06/01/2019 - 21:22

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Jean-Jacques Rousseau n'était pas un rêveur, loin de là. Et ses promenades n'étaient pas tant des promenades qu'un ermitage.

Rousseau ne rêvait pas, au contraire. C'est bien lors de ses éclipses en tête à tête avec la nature qu'il se rendait mieux compte de la réalité humaine, de manière on ne peut plus cartésienne et réaliste.

Plus il fréquentait la beauté de la nature, plus il était conscient de la laideur de la société humaine, tout en sachant qu'aucun rêve ne la changera.

Dans le titre "les rêveries d'un promeneur solitaire" il y a "solitaire" ! Une manière de dire que rêver n'est qu'un recul pour mieux voir la réalité et il n'est possible de rêver qu'en étant seul alors que dans la société il n'était jamais seul, personne n'est seul dans une société!
Ne s'est-il pas ainsi confessé dans ses "confessions" : " je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur".
Comprenez son sous-entendu où c'est justement la solitude qui tue la société et que cette société n'est pas viable sans sa laideur ! Rousseau, en acceptant la laideur de la société voulait la pérenniser. Mieux vaut la laideur que la mort.

Il ne croyait pas non plus à la liberté que pourtant il chérissait plus que tout. Réaliste, il préférait rêver avec la nature et seul comme pour prendre quelques bouffées "d'oxygène" avant de retourner au combat quotidien qui consistait à cohabiter avec la laideur des humains et il ne rechignait pas !

Aussi, aucun rêve ne peut changer la société ni, par opposition, la mère nature, les "rêveries" ne sont qu'un douloureux et amer constat pour Rousseau, constat réaliste.

Rousseau n'écrivait pas, il réfléchissait et il disséquait l'ignoble vérité, celle des hommes, alors que d'autres écrivent comme les perroquets chantent !

Pour contrecarrer sa caricature négative avancée par ses détracteurs, certains de ses "admirateurs" du dimanche la remplacent par une autre caricature tout aussi néfaste, non pas à Rousseau mais à ses lecteurs. Induits en erreur et pourtant ils s'extasient devant une explication de texte erronée malgré le fait de l'emploi par l'auteur dans son "analyse", de vocables compliqués et sophistiqués que la moitié de ces mêmes lecteurs ne comprennent pas et où la récupération politicienne de petite ampleur de l'œuvre grandiose de Rousseau passe inaperçue comme un venin dans la soupe, soupe populaire en l'occurrence !

Pour finir, je vous prie de me croire, je ne connais pas la couleur du gilet de Rousseau !