Les guerres entre tartufferies et éloquence

Soumis par Hayan Sidaoui le ven 25/01/2019 - 18:00

Rubrique

Peut-on juger avec exactitude d'une situation donnée, dans telle ou telle partie du globe, sans pour autant y appartenir ou pour le moins être au courant de tous les tenants et aboutissants ?

Peut-on exclure tout reproche à ceux que l’on soutient et omettre d'accorder tout argument aux opposants, tout en restant objectif ?

Contrairement à La Syrie, alors que certains s'obstinent aux jeux de la comparaison, la situation au Vénézuela, d'un point de vue factuel, n'est pas celle de la Syrie dans le sens où le problème posé n'est pas celui du terrorisme mais d'opposants vénézuéliens à un pouvoir en place, peu importe si c'est justifié ou non.

Informer ou analyser ne se fait pas avec des illuminations partisanes ou des hallucinations idéologiques! Cette tâche délicate qui consiste à rendre certains événements intelligibles pour un maximum de personnes intéressées impose une rigueur et une honnêteté intellectuelles à toute épreuve.

J'étais le premier, malgré un soutien inconditionnel à Assad père comme à Assad fils, à leur reprocher une politique d'exclusion d'une partie des kurdes syriens, les poussant ainsi dans les bras d'un occident sionisé et immoral. Assad fils a fini par se reprendre, ce qui n'a pas manqué de porter ses fruits, au point de faire perdre aux USA, après la défaite de DAESH, leur principal point d'appui en Syrie et qui a mené au retrait américain très déterminant pour la suite comme je l'avais écrit noir sur blanc il y a 20 mois. (http://www.hayansidaoui.net/orientalissimo)

Autant je peux m'avancer avec assurance sur les événements au Levant, autant je ne me risquerais pas à le faire pour le Vénezuela, contrairement aux ruminants communistes qui, par habitude idéologique sclérosée, n'hésitent pas à ruminer même l'herbe sèche voir pourrie, comme le font aussi bien pour le Vénézuela que pour la Syrie avec l'assurance de VRP du "prêt à penser", et le pire est que ce "prêt à penser" est périmé depuis belle lurette !

Qui me dit que Chavès et ensuite Maduro, malgré leur apparente bonne foi et aussi mon soutien, n'ont pas commis, par excès de rigidité, l'erreur, ou ont refusé la juste concession apaisante, qui a jeté une frange de la population vénézuelienne dans les bras du "grand Satan" américain qui n’en attendait pas moins, ce grand Satan qui ne peut se nourrir que du chaos.

En outre, l'analyse, peu importe le sujet ou le domaine, ne consiste pas à relater, après coup, un fait vérifié et certifié en l'entourant d'un écrin littéraire, fût-il agréable à lire, le tout, cerise sur le gâteau, en plagiant ceux qui ont pris le risque de s'aventurer à une prévision et en omettant de les citer !

Car, et là j'ouvre une petite parenthèse personnelle, dans un pays où la liberté d'expression est immédiatement sanctionnée, de mille et une manières directes ou indirectes, quand elle est contraire au discours officiel, et je sais de quoi je parle puisque je l'ai payée de ma personne ces dernières années, dès lors il ne m'est pas envisageable, ne serait-ce une fraction de seconde de laisser les imposteurs incompétents en récolter le fruit. Peu importe de qui il s'agit surtout s'il s'agit d'un opportuniste qui court après une notoriété qui de toute façon ne dépassera pas les deux ou trois centaines de suiveurs-applaudisseurs bienheureux sur Facebook, ou la vente de 300 exemplaires d'un livre où plagiat, incompétence et imposture cohabitent allègrement, contre les milliers d'exemplaires vendus de mes douze livres, de sujets divers et variés, et les dizaines de milliers, pardonnez-moi, qui suivent mon site "l'Occidentaliste" tous réseaux confondus, sans exceptions, existants sur le net (je publierai prochainement les statistiques de l'hébergeur).
Je referme cette parenthèse.

L'analyse ne vaut que quand l'incertitude est de mise et quand le doute plane dans le ciel du matraquage démagogique officiel.
Elle doit répondre à des paramètres rigoureux où le bon sens jumelé à la connaissance du sujet traité devrait aboutir, dans un premier temps, à la compréhension des événements par les lecteurs, et dans un second, émettre des prévisions fondées, à défaut l'ébauche d'une perspective plausible. L'analyse ainsi définie est la seule arme efficace pour, à défaut d'infirmer, affaiblir la démagogie ambiante en amenant d'autres angles de vues volontairement occultés par les rouleaux compresseurs médiatiques, rouleaux compresseurs manipulés par ceux-là même qui font l'apologie du chaos et par conséquent offrent aux lecteurs la possibilité, non pas de choisir un camp mais déjà, dans un premier temps, de comprendre.

Ramener systématiquement tout problème sur le globe à l'idéologie communiste, ou à tout autre idéologie, tout en ignorant les spécificités locales et sans pousser ses propres connaissances du lieu, participe, dans le meilleur des cas, à la confusion générale qui arrange les affaires des fauteurs des troubles, et au pire, participe de la démagogie ambiante d'une manière insidieuse et venimeuse.

Ce qui se passe au Vénézuela, comme ce qui s'est passé en Libye ou même en Irak par le passé, est de la responsabilité conjointe des gouvernants et des gouvernés avant celle de l'inquisiteur venu d'ailleurs. La Syrie en est une exception car par l'union du peuple et du pouvoir, le complot qui visait à la détruire et à l'asservir a échoué malgré les moyens colossaux que les agresseurs ont alloué à leur crime.

Ce que je souhaite au Vénézuela ce n'est pas que tel ou tel clan l'emporte mais l'union des deux qui représente l'unique antidote contre les profiteurs criminels dépourvus de conscience, tout comme ce fut le cas en Syrie avec succès malgré les blessures.

Je ne ferai pas d'analyse, donc de prévisions ou de projections, concernant le Vénézuela car je ne serai qu'un imposteur où l'égocentricité, et je revendique la mienne sans scrupules, devient le sujet à la place de la crise qui secoue le Vénézuela.

Même l'égocentricité doit aussi être régie par des règles rigoureuses n'en déplaise, Tartuffe vous le confirmera !